Journée à Paris 6e

Le dernier samedi du mois d’avril, des membres et sympathisants de l’Association des Amis de Victor et Théodore Pavie, venus de Paris et de la région parisienne, de Toulouse, de Quimper, d’Angers, d’Eure-et-Loir, et même d’Amsterdam, se sont retrouvés au pied de la statue de Danton dans le quartier de l’Odéon, pour une journée conviviale et culturelle. Au programme : la visite guidée de la maison d’Auguste Comte, fondateur du positivisme, en fait le dernier appartement, riche de nombreux objets et documents d’époque qu’il occupa jusqu’à sa mort en 1857, rue Monsieur le Prince. La présentation de cette philosophie devenue mouvement politique puis religion, très complète, nous a permis de mesurer son influence sur la fin du XIXe siècle, notamment la Troisième république à travers quelques-unes de ses principales figures telles Gambetta ou Clémenceau, et aussi jusqu’au Brésil.

À quelques mètres de là, le restaurant Le Bouillon Racine nous ouvrait, sinon ses bras du moins ses portes pour un déjeuner chaleureux dans une atmosphère Art Nouveau des plus agréables. Après avoir offert l’apéritif (un Menetou-Salon de bon aloi), Thomas Pavie rendait hommage à Henri Pavie, membre de notre association décédé cette année, qui ainsi demeurait à nos côtés.

Après les incontournables photos de groupe, l’après-midi se poursuivait par la visite du Musée Eugène Delacroix situé dans le même quartier. Victor Pavie s’était jeté dans les bras de Delacroix lorsque, jeune disciple de Hugo, il l’avait rencontré par hasard au pied de l’appartement du grand poète. L’exposition actuelle présente aux nombreux visiteurs le profond intérêt du peintre romantique pour la nature, à travers ses œuvres paysagères moins connues que ses tableaux allégoriques, et ses dessins et peintures d’animaux (chevaux et tigres occupant les places de choix). À l’intérieur de son atelier, une guide nous éclaira sur ses motivations et ses démarches. Puis, dans le charmant petit jardin attenant, nous fîmes une pause agrémentée par la lecture qu’avait préparée Elisabeth Malaquin, l’instigatrice pugnace (après deux reports dus aux confinements successifs) et organisatrice efficace avec Thérèse Pavie, de cette belle journée. Elle nous permit de (re)découvrir l’un des premiers poèmes publiés de Victor Pavie : « La Dernière feuille », évocation romantique de la vie qui passe. Ce titre de poème frappa d’ailleurs Victor Hugo qui le déclina, on le pense, en Les Feuilles d’automne, titre de son recueil de poésies de 1831.

Dernière étape : la visite de l’église Saint Sulpice et des fresques peintes par Delacroix, trois peintures monumentales de la chapelle des Saints-Anges, dont la « Lutte de Jacob avec l’ange », qui ont fait l’objet d’une récente restauration restituant les couleurs initiales. Jean-Pierre Le Gléau nous montrait également, matérialisé sur le sol de l’église par une barre de cuivre, le méridien de Paris. Ce méridien qui passe par le centre de l’Observatoire de Paris, est situé à 2°20’13,82″ à l’Est de celui de Greenwich. Mais ce n’était pas fini, car François Comte, conservateur des musées d’Angers et membre d’honneur de l’AAVTP, tenait à nous montrer « La naissance de la Vierge » de la chapelle Sainte Anne, également restaurée, que l’on doit à Jules Eugène Lenepveu, peintre angevin qui fera l’objet d’une rétrospective cette année au Musée des Beaux-Arts d’Angers.

Sous un soleil éclatant, la vingtaine de participants se félicitait de ces découvertes et promettait avec enthousiasme de se retrouver fin septembre à Angers pour les traditionnelles Journées Pavie 2022 consacrées cette fois à l’amitié entre David d’Angers et la famille Pavie.

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