Alexandre Dumas en Anjou

Alexandre Dumas en Anjou

La Loire et ses châteaux, ainsi que l’Anjou en tant que seuil d’une Bretagne encore mystérieuse au début du XIXe siècle, ont attiré de nombreux artistes et écrivains, et plus particulièrement les Romantiques, ces jeunes esprits avides d’art et de nouveauté. Victor Hugo voulut même y acquérir un petit château, sur les conseils de son ami l’Angevin Victor Pavie. Et de Tours à Nantes, nombreux furent celles et ceux qui naviguèrent sur le fleuve royal, de George Sand à Balzac, en passant par Hugo, Mérimée, Michelet, Stendhal et… Dumas. Mon confrère de l’Académie et des Lyriades, Christian Robin en a d’ailleurs trouvé matière à un bel ouvrage : La Loire romantique dans lequel il retrace par le détail, les voyages, les sentiments de ces auteurs vis-à-vis de notre belle région[1] et les œuvres qu’elle leur a inspirées.

Si Alexandre Dumas n’a séjourné qu’à deux ou trois reprises en Anjou, les impressions qu’il a tirées de ces expériences ont été fortes. Évoquer les liens du célèbre romancier avec notre territoire nous offre aussi l’occasion de partager sa joie de vivre et de goûter le rythme échevelé de son quotidien, deux caractéristiques de sa personnalité et de son formidable appétit d’aventures.

Nous allons voir que Dumas a donné un cadre ligérien à quelques-uns de ses romans ou nouvelles, qu’il a mené une mission « républicaine » dans notre vieille province royaliste, et qu’il a vécu des moments d’intimité et de convivialité à Angers chez les Pavie, dont nous avons retrouvé le récit.

Ouvrages

Cinq ouvrages du romancier voient leur action se dérouler dans l’Ouest. Vendée, Anjou, Bretagne sont alors des régions qui stimulent grandement l’imaginaire des auteurs, du fait de leur histoire mouvementée et de leurs caractéristiques géographiques et humaines riches et pittoresques.

Blanche de Beaulieu, écrit en 1826 au tout début de sa carrière, est une nouvelle dont l’action se situe en 1793 et qui raconte les amours tragiques d’un jeune général républicain et d’une vendéenne, fille d’un chef chouan. Notez que Dumas en profite pour mettre en scène son propre père le général Dumas.

Une fille du régent, publié en 1844 dans lequel Clisson et Nantes sont mis en lumière, est le récit des aventures amoureuses de la fille cachée de Philippe d’Orléans, régent de Louis XIV et de son amant qui se trouve mêlé à une conspiration bretonne.

Avec La Dame de Monsoreau, en 1845, Alexandre Dumas décrit des lieux plus proches de nous. Il fait évoluer ses personnages à Montsoreau près de Saumur dans le château de Diane de Méridor[2], au château d’Angers ainsi qu’à l’Hôtel de ville et au château de Baugé. Et s’il évoque la campagne angevine, le vin d’Anjou, sous sa plume, l’un des protagonistes, Saint-Luc s‘exclame à propos de notre cité : «  Je n’aime pas Angers et comptais la quitter bientôt ; c’est une ville ennuyeuse et noire ; les pierres y sont molles comme du fromage (a-t-il jamais touché du schiste ?) et le fromage y est dur comme de la pierre. »

Dans Le vicomte de Bragelonne, publié en 1847, il est question des régions nantaise et morbihannaise et de voyages sur la Loire de Meung-sur-Loire à Paimboeuf en passant par Langeais ou Nantes.

Enfin, dans Les louves de Machecoul, autre roman historique écrit en 1858 en collaboration avec Gaspard de Cherville, Dumas raconte l’insurrection vendéenne de 1832 menée par la duchesse de Berry et les aventures des filles jumelles du marquis de Souday, un ancien combattant royaliste.

Ajoutons à cette production romanesque un article dans la Revue des deux mondes en 1831 « La Vendée après le 29 juillet » qui évoque succinctement sa venue à Angers chez les Pavie et sa mission de pacification républicaine (Dumas en parlera plus longuement dans ses Mémoires en 1851) ainsi qu’un texte « La Vendée et Madame », rédigé en 1833 grâce aux notes fournies par le général Dermoncourt, qui retrace l’équipée et l’arrestation à Nantes de la duchesse de Berry en 1832.

Les voyages de Dumas en Anjou

Alexandre Dumas est comme de nombreux écrivains de son temps, Hugo, Stendhal, Nerval, Balzac… un grand voyageur. Il se rend en Suisse, en Italie bien sûr, en Belgique et en Allemagne, en Espagne et en Afrique du Nord, aux Pays-Bas, à Guernesey visiter son grand ami Victor Hugo, en Angleterre, , en Sicile, en Russie, dans le Caucase, en Autriche et en Hongrie. À chaque fois il publie des « impressions » ou des « souvenirs de voyage ». Il a aussi traversé la France et y a effectué des séjours, notamment en Provence, en Bretagne ou en Normandie.

Il a visité à deux reprises l’Anjou.

En 1829, tout d’abord, il navigue sur la Loire en direction de Nantes. Parti d’Angers en pyroscaphe, il peut ainsi apercevoir Montjean-sur-Loire et sur l’autre rive Champtocé-sur-Loire, puis Ingrandes, Saint-Florent-le-Vieil, et un peu plus loin Oudon et Champtoceaux. Il poursuivra jusqu’à Paimboeuf s’embarquant même une journée sur un navire en partance pour la Louisiane, à l’invitation du capitaine ; ce dernier le fera reconduire le lendemain aux environs de La Baule. Dumas rentre à Paris en repassant par Paimboeuf, Nantes et Tours pour monter dans la malle-poste direction Paris.

Un an plus tard, le voici à nouveau en Anjou, cette fois en tant qu’envoyé du gouvernement issu de  la Révolution de 1830 qui cherche à sonder le soutien des provinces royalistes à la monarchie récemment écartée. Christian Robin nous livre deux informations intéressantes. La première, qu’il cite dans son livre La Loire romantique, concerne le libellé de l’ordre de mission obtenu par Dumas auprès du général La Fayette :

« M. Alexandre Dumas est autorisé à parcourir, comme envoyé spécial, les départements de la Vendée, de la Loire-Inférieure, du Morbihan et de Maine-et-Loire, et à s’entendre dans ces différents départements avec les autorités locales pour la formation d’une garde nationale.

Nous recommandons M. Alexandre Dumas, excellent patriote de Paris, à nos frères les patriotes de l’Ouest. »

Seconde information, indiquée sur son blog et accompagnée d’une photo ancienne, c’est la mention de l’hôtel où Dumas prend une chambre dès son arrivée à Angers. Je cite Christian Robin :

Pour l’heure, il descend à l’Hôtel du Faisan, où logera Hugo, qui visite Angers quatre ans plus tard. Ce bâtiment n’existe plus depuis les années 1970, il faisait l’angle de la rue de la Poissonnerie et de la rue Freslon. Il était donc proche de l’embarcadère de la Maine.

Alexandre Dumas est arrivé à Tours, puis a voyagé jusqu’aux Ponts-de-Cé. Là il est descendu du bateau et a marché jusqu’à Angers. Victor Pavie sera son guide. Nous verrons plus loin le récit de leurs aventures.

Pavie et Dumas

Le jeune Victor Pavie a étudié dans la capitale de 1824 à 1826. « Chaperonné » par David d’Angers, il a rencontré dans l’atelier  du sculpteur la fine fleur des romantiques : Lamartine, Nodier, Delacroix, Sainte-Beuve… Fenimore Cooper même ! A-t-il eu alors l’occasion de croiser Dumas ? Rien ne l’indique formellement. Cela a plutôt dû se passer aux alentours de 1827, lorsque Victor Pavie nouait des liens très intimes avec Victor Hugo et les siens. D’ailleurs, Pavie lui-même ne sait plus trop. Il écrit dans ses souvenirs : « Alexandre Dumas ne tarda pas à se montrer rue Notre-Dame-des-Champs, de temps à autre. C’est là que j’ai dû le connaître, mais sans réminiscence précise, sans articulation nette à cet égard. » En tout cas, en 1828 et 1829, Pavie était de tous les combats romantiques. Et une chose est sûre, c’est qu’au moment de la venue de Dumas à Angers, une grande complicité était née entre les deux jeunes amis du fait de leur engagement total au moment de la bataille d’Hernani à laquelle ils avaient tous deux participé, à peine quelques mois plus tôt.

Les souvenirs rapportés par Pavie à propos d’Alexandre Dumas sont rédigés vers 1881[3]. Sainte-Beuve avait déjà publié une chronique au sujet du romancier, à l’occasion de la sortie de sa pièce Mademoiselle de Belle-Isle, en 1839. Son texte était une critique, qui revenait sur le parcours de Dumas, le genre théâtral, la pièce elle-même et sa place dans la révolution romantique. Rien de tout cela dans les pages que Victor Pavie consacre à Alexandre Dumas, et que nous allons abondamment citer. La vitalité du récit de Pavie et l’originalité de la peinture de Dumas qui en est faite sont en effet intéressantes.

Le portrait du célèbre mulâtre débute par l’évocation de ses succès parisiens, mondains et théâtraux et se poursuit avec la description du personnage. Pavie parle de « l’irrésistible attraction de ses récits, l’entrain cordial de son langage, ses bonjours et ses accolades à tout venant, la prodigalité de ses gestes et de ses étreintes » et note : « C’était « mon petit, mon vieux, » de grands gestes télégraphiques à accrocher les invités dans la maison et jusqu’aux passants dans la rue. Il agissait d’ailleurs sans grand calcul, entraîné dans cette voie de démonstrations à tous crins par l’ardeur de son sang et la spontanéité de sa nature […] »

Et Victor Pavie se sent bien en compagnie de Dumas, ce qui a l’air réciproque, comme il l’explique ensuite :

Il y avait de quoi se complaire dans cette température de serre chaude, où le moindre contact prenait en un quart d’heure, les proportions d’une vieille amitié, pour un pauvre garçon [ Pavie parle de lui ] que les fringantes allures d’Alfred de Musset déconcertaient, et que l’acier du regard de Mérimée faisait rentrer en terre. Il me prend, par instants, la vanité de croire que mon héroïque contenance à la bataille d’Hernani, à la tête de mon escouade, me concilia plus tard et plus particulièrement sa faveur ; que de ce moment, il me coucha sur son carnet, en vue d’une expédition prochaine.

Le jeune Angevin a d’ailleurs raconté à son père cette soirée mémorable : « Mes vingt-neuf amis me faisaient comme les plumes à la queue d’un paon. Ils s’étalaient en roue de ma gauche à ma droite et me secondaient de toute la puissance de leurs poumons, l’ampleur de leurs battoirs et le trépignement de leurs pieds. »

Victor Pavie continue d’égrener ses souvenirs. Il raconte un dîner, véritable veillée d’armes avant la première de Christine, que Dumas avait présenté un mois après le triomphe d’Hugo au Théâtre-Français. Le jeune lieutenant romantique était venu proposer ses services à l’auteur ; Pavie ne  ménagera pas  sa peine pour assurer  le succès de la représentation, à la tête de la même troupe d’étudiants angevins par lui rassemblés : « Je ne m’en démenai pas moins du mieux que je pus sur mon banc de parterre, au centre de mes sûrs amis » dira-t-il. Alexandre Dumas ne cite pourtant pas le nom de Pavie dans ses Mémoires. Puisqu’il écrit :

Je n’avais pas perdu de vue Soulié pendant la représentation ; lui et ses cinquante hommes étaient là. […]

Un souper attendait chez moi ceux de nos amis qui voulaient y venir souper. […] Nous étions vingt-cinq, à peu près : Hugo, de Vigny, Paul Lacroix, Boulanger, Achille Comte, Planche, Cordellier-Delanoue, Théodore Villenave… que sais-je, moi ? Toute cette bruyante troupe pleine de jeunesse, de vie, d’action, qui nous entourait à cette époque […][4]

Une part importante du récit de Victor Pavie a trait à la visite d’Alexandre Dumas à Angers le 11 août 1830. Pavie est revenu à contre-cœur dans la capitale angevine après avoir fait son droit à Paris ; il y exerce maintenant en tant qu’avocat. Mais, timide et manquant de confiance, ce métier ne lui semble vraiment pas fait pour lui. En tout cas, Victor entraîne Alexandre à une audience de cour d’assises durant laquelle on juge un Vendéen et son épouse coupables d’avoir fabriqué de la fausse monnaie. En sa qualité d’envoyé du gouvernement, Dumas pense qu’une attitude clémente sera à même de gagner les cœurs de cette province hostile au nouveau régime. Il demande la libération du couple condamné. Il l’obtiendra. Voici son récit :

En arrivant chez lui, j’appris qu’il assistait [Victor Pavie] à une séance de la cour d’assises. On jugeait un pauvre diable de Vendéen des environs de Beaupréau qui avait blanchi avec du vif-argent des sous de la République et qui avait voulu les faire passer pour des pièces de trente sous. En risquant ce malheureux essai de fausse monnaie, il avait eu pour but d’acheter du pain à ses enfants, qui mouraient de faim.

On portait, par toute la ville, un grand intérêt à l’accusé. Mais, à cette époque, la répression était horriblement sévère contre les faux-monnayeurs ; ce n’était pas en vain que les billets de banque portaient dans un médaillon la condamnation à mort de celui qui les falsifiait.

Malgré la naïveté de ses aveux, malgré les pleurs de sa femme et de ses enfants, malgré le plaidoyer de son avocat, l’accusé fut condamné à vingt ou trente ans de galères

J’assistais à cette condamnation, et je ressentis, comme tout le monde, une partie du coup qui frappait le malheureux.

Aussi, en écoutant cette sentence, non pas injuste, mais sévère, j’eus l’idée que la Providence m’avait envoyé là tout exprès pour sauver cet homme.

Je revins chez Pavie, et, sans en rien dire à personne, j’écrivis deux lettres : l’une à Oudard, l’autre à Appert.

Je crois avoir déjà parlé d’Appert, et avoir dit ce qu’il était dans la maison d’Orléans : Appert était distributeur des bienfaits particuliers de la duchesse.

Je leur exposais la situation, je les priais de solliciter la grâce du condamné, l’un près du roi, l’autre près de la reine, et j’insistais sur le bon effet politique que devait produire, dans un moment où la Vendée était à craindre, une grâce accordée à un Vendéen. Je déclarais à chacun d’eux que je regardais la supplique comme si juste, que je resterais à Angers jusqu’à ce que j’eusse obtenu une réponse favorable.[5]

Victor Pavie raconte aussi l’anecdote mais d’une façon un peu différente :

Il y avait alors dans la prison d’Angers, attendant son départ pour le bagne, un faux-monnayeur condamné aux travaux forcés par la Cour d’assises. Le bruit s’étant immédiatement répandu qu’un personnage accrédité près de la dynastie nouvelle, en passant dans nos murs, s’était reposé sous notre toit, les défenseurs du condamné s’accrochèrent à cette planche de sauvetage. On jeta les yeux sur nous comme sur le point de départ d’une supplique à l’adresse du trône. Le commis de la maison, en notre absence, nous suppléa, non sans quelque fierté, en écrivant à Dumas pour lui confier le succès de l’affaire. L’aide de camp de La Fayette, qui poursuivait sur les lièvres et les perdrix de Montaigu sa mission extraordinaire dans les départements de la Vendée, ne se montra ni sourd ni muet à notre appel. Il embrassa la cause du malheureux forçat avec autant de bonheur que de zèle ; si bien qu’à mon retour je trouvai une lettre qui m’annonçait la commutation de la peine.

On voit ici que Dumas aurait été sollicité et ne serait pas celui qui a pris l’initiative. Quelle est la bonne version ? On serait tenté d’accorder plus de crédit à celle de Pavie car la réputation de mythomane poursuit davantage Dumas que notre Angevin. Mais quoi qu’il en soit, Alexandre Dumas, dans ses Mémoires complète son récit, confirmé cette fois par Pavie : quelques jours plus tard, en danger dans le bocage vendéen, à cause de son uniforme de garde national qu’obstinément il s’entêtait à porter, il dut la vie sauve au prisonnier libéré grâce à lui, qui l’avait reconnu et rejoint pour lui servir de guide et de laissez-passer. Dumas écrit :

[…] au fur et à mesure que je m’éloignais de Paris, il semblait que je m’avançasse vers le pôle Nord. Aux environs de Paris, la vue de mon uniforme excitait l’enthousiasme ; à Blois, j’avais encore trouvé de l’admiration ; à Angers, on était descendu à la simple curiosité ; mais, à Meurs[6], à Beaulieu, à Beaumont, je tombais dans la froideur, et je sentais, pour peu que cela continuât, qu’il y aurait, comme m’en avait prévenu La Fayette, quelque danger pour moi à passer à portée des haies et des buissons. À Chemillé, mon uniforme fit presque émeute.

[…]

Le lendemain, je demandai mon cheval pour huit heures du matin […] Je comptais, non pas aller coucher à Cholet – il n’y a guère que six lieues de pays de Chemillé à Cholet – mais y arriver sur les deux heures de l’après-midi, et y séjourner jusqu’au lendemain matin.

À onze heures, j’avais dépassé Saint-Georges-du-Puy, à midi, Trémentines ; enfin, vers une heure, je m’approchais d’un endroit qui me paraissait dangereux, si toutefois danger il y avait, en ce que le chemin que j’avais à parcourir se trouvait resserré entre le bois de Saint-Léger et la forêt de Breil Lambert.

J’en étais à me demander si mieux valait traverser ce malo sitio, comme on dit en Espagne, au pas ou bien au galop, lorsqu’il me sembla entendre retentir derrière moi mon nom prononcé par une voix essoufflée. […] Qui diable pouvait me connaître dans le département de Maine-et-Loire, entre Chemillé et Cholet ?

Je tournai la tête de mon cheval du côté d’où venait la voix, et vis bientôt apparaître, à l’angle du chemin de Nuaillé, un homme courant à perdre haleine, et me faisant signe avec son chapeau que c’était moi qu’il appelait. […] Enfin, il me joignit, se jeta à ma botte et se mit à me baiser les genoux.[…]

– Vous ne me connaissez pas, me dit-il ; mais, moi, je vous connais : vous êtes M. Alexandre Dumas, et vous m’avez sauvé des galères !

Et il se laissa glisser à genoux, en me remerciant au nom de sa femme et de ses enfants.

Je sautai à terre, je le pris dans mes bras, et je l’embrassai.

Au bout de quelques instants, il se calma.

– Ah ! monsieur, me dit-il, quelle imprudence ! et quel bonheur que j’aie été mis en liberté à temps !

– Comment cela ?

– Qui a donc pu vous donner le conseil de voyager en Vendée avec un pareil uniforme ?

– Personne… J’ai agi selon ma propre volonté.

– Mais c’est un miracle que vous ne soyez pas encore tué !

– Ah çà ! mais ils sont donc bien méchants, vos Angevins ?

– Ce n’est pas qu’ils soient méchants, monsieur ; mais on croit partout que vous voulez narguer le pays… J’ai été mis en liberté hier au soir, à quatre heures, monsieur ; je me suis informé où je pourrais vous trouver pour vous remercier […] Au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, ne vous exposez pas davantage !

– À quoi, mon ami ?

– Mais à être assassiné ! […]

Laissez-moi aller devant vous ou avec vous, monsieur ; et quand on saura que vous avez sauvé des galères un homme du Bocage, vous pourrez aller partout habillé comme vous voudrez, et je vous réponds, foi de chouan, qu’il ne vous arrivera rien… mais rien du tout… c’est-à-dire qu’on ne touchera pas à un cheveu de votre tête. Voulez-vous me laisser faire ?

En fin de compte, je ne demandais pas mieux.

– Arrangez cela comme vous l’entendrez, lui dis-je.

– Ah ! à la bonne heure !… Où allez-vous de ce pas ?

– À La Jarrie, entre Clisson et Torfou.

Et Dumas de conclure :

Deux jours après, j’arrivais à La Jarrie, non seulement sans accident, mais encore chargé de toute sorte de souhaits de bonheur recueillis sur ma route, déblayée de tout danger, grâce au récit vingt fois répété de mon homme, qui allait devant moi comme un coureur, racontant à qui voulait, et même à qui ne voulait pas l’entendre, le service que je lui avais rendu[7].

À La Jarrie l’écrivain y retrouve sa maîtresse Mélanie Waldor sur le point d’accoucher. Ce sera malheureusement une fausse couche et Dumas rentrera à Paris le 24 septembre. Par la suite, il plaidera pour le renoncement au retour d’une garde nationale, tant son expérience du terrain l’avait convaincu qu’un tel acte pouvait mettre le feu aux poudres.

Concernant son passage dans notre ville d’Angers, l’auteur de Christine a écrit :

[…] arrivé aux Ponts-de-Cé, je mis pied à terre pour gagner Angers. J’avais là un ami nommé Victor Pavie, bon et brave jeune homme à la tête ardente et au cœur pur. […] guidé par Pavie, je me mis à parcourir la ville et ses environs. Excellent Pavie ! il me montrait, avec une indignation toute d’art et de nationalité, des ouvriers qui, par ordre du préfet, et sous la direction d’un architecte du cru, convertissaient en consoles les mascarons[8] de la cathédrale ! […] Disons de plus qu’on grattait cette cathédrale sans respect de ce bruni qu’il avait fallu huit siècles pour étendre à sa surface. Cela lui donnait un air de pâleur maladive qu’ils appelaient de la jeunesse… […] Nous descendîmes sur la promenade, je passai devant le vieux château, construction du Xe siècle entourée de fossés, flanquée de douze tours massives [dix-sept en fait !] ; on dirait l’ouvrage d’un peuple et l’habitation d’une armée.

– Ah ! me dit mon pauvre Pavie avec un soupir, on va l’abattre… Il gêne la vue ![9]

Ainsi, comme il l’écrit, ce sont les périls du patrimoine local qui attirent l’attention d’Alexandre Dumas. Il clôt d’ailleurs son chapitre par ces mots : « […] rien ne me retenant plus à Angers, je sautai dans une voiture qui passait, tant il me tardait de quitter cette ville de démolisseurs […] »[10].

Fort heureusement, le château ne sera pas détruit et constitue aujourd’hui l’emblème le plus évident de notre cité, désormais si attachée à la défense et à la mise en valeur de son patrimoine.

De son côté, Victor Pavie, dans ses souvenirs, insiste sur le quotidien et les relations intimes avec son invité, commençant par décrire leurs joyeuses retrouvailles :

Quelques semaines après l’arrivée au pays, je rentrais, un matin, dans la maison de mon père, rue Saint-Laud, quand j’apprends qu’un voyageur de Paris m’attend à l’hôtel du Faisan depuis une heure. J’y cours, monte à la chambre ; et qui trouvé-je dans son lit, le coude sur l’oreiller, un carnet à la main ?

– Mon escogriffe de mulâtre.

– Ah ! ah ! Bonjour mon petit. Embrassons-nous, mon vieux !

Jamais sous l’ombre de ses moustaches, ses deux rangées de dents blanches n’avaient plus splendidement ressorti. J’étais ravi.

– Hein ! n’est-ce pas que vous aviez rêvé d’Alexandre Dumas cette nuit ? Votre rêve est coupé.

– Non, d’honneur ! C’est maintenant que je rêve. J’ai beau me frotter les yeux… Est-ce bien vous ?

– Vous l’allez voir à déjeuner ce matin.

– Bravo ! Habillez-vous […][11]

Nos deux compères se rendent chez le père de Victor à qui Dumas transmet les dernières nouvelles de la capitale. Louis Pavie est conquis. Victor nous raconte :

Le déjeuner de famille fut assaisonné par mon père de cette franche gaieté, pleine d’expansion et d’à-propos, […] Dumas, du premier coup, réussit près de lui : hâbleur, soit, – matamore et fanfaron, d’accord, mais sans pose, et sur un ton de bon diable à sauver sa jactance et à accréditer ses fictions.

Le récit de la visite haute en couleurs d’Alexandre Dumas se poursuit. Il fait aux Pavie le compte-rendu des journées de juillet, je cite Victor :

L’horreur des événements disparaissait sous l ‘éclat des images, dans le mouvement du style et la richesse des décors […] On le voyait ici affronter la mitraille au pont d’Arcole, là faire le coup de feu à cheval et en croupe sur un des lions de l’Institut, là forcer, à la tête d’un groupe d’insurgés, le musée d’artillerie ; il nous montrait, fonctionnant aux mains de la soldatesque populaire, des armes de toutes formes, des escopettes de tout âge, instruments de parade […] incrustés d’or et de rubis, dont jamais les auteurs n’eussent pressenti les destinées ; des cigares allumant des mèches de fusil à rouet, pour reprendre place aux lèvres des fumeurs. 

Mais le romancier parisien entend profiter des plaisirs de l’Anjou et inscrit à son programme : chasse (l’une de ses activités favorites depuis sa plus tendre enfance) et baignade. Pavie prend un réel plaisir à narrer ces aventures.

Il s’agit tout d’abord de s’équiper : « Je le menais au bas de la rue, chez le fournisseur d’alors, brave homme d’un autre âge, arraché au silence de ses habitudes provinciales par cette foudroyante invasion. Guêtres, ceinture, carnassière, il y trouva tout l’attirail de circonstance. »[12] Les deux amis se dirigent vers « les prairies de la rive gauche de la Maine, les marais de la Baumette, d’où les bécassines partaient […] mais à de si lointaines portées que le plomb sifflait dans l’air en pure perte. […] ».

Pavie continue : « De guerre lasse, et au lieu de poursuivre […] nos stériles tentatives jusqu’à l’embouchure de la Loire, nous revînmes sur nos pas, déçus et attristés, jusqu’au niveau de la Blancheraie. »[13] Victor Pavie se demande si l’aventure n’a pas inspiré à Dumas sa Chasse au Chastre, nouvelle parue en feuilleton dans La Presse, en 1841. Difficile de l’affirmer, tant le fait de rentrer bredouille n’est pas si rare pour un chasseur.

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Alexandre Dumas se jette à l’eau. « Je m’abstins et m’assis[…] »[14] écrit Pavie qui admire la force du nageur : « Il me régala d’un spectacle à rendre les poissons jaloux. J’admirais cette souple et robuste musculature, assez rarement alliée […] avec les supériorités de l’intelligence et de la pensée. »[15] D’autres anecdotes sont rapportées : le tir sur une pièce à l’effigie de Charles X pour conjurer le mauvais résultat de la chasse ou un gâteau brûlé servi chez les Pavie que Dumas dévore pourtant sans laisser une miette, évitant ainsi à la servante coupable d’être réprimandée. Lorsque Dumas parle de son fils, Louis, Théodore et Victor semblent découvrir cette paternité et restent sans voix, puis Victor se souvient d’un portrait effectué par Louis Boulanger, le peintre romantique. Il écrit : « Cet enfant devait bientôt, sous le nom d’Alexandre Dumas fils détrôner son père. Le père, à vrai dire, c’est lui, tant il a réagi, en maturité et en prudence, contre les juvénilités incorrigibles de l’auteur de ses jours. »[16] Le jugement sur l’homme est sévère mais sans doute juste ; sur l’œuvre et la postérité respective des deux Dumas, beaucoup moins.

Pour finir, Pavie raccompagne Alexandre Dumas « par la rue du Petit-Prêtre, jusqu’au bureau des Messageries, pour ne le lâcher que sur le marchepied de la diligence de Nantes. »

Les Pavie père et fils revirent Alexandre Dumas, lors leurs séjours dans la capitale ; chez lui, ils croisèrent Henri Heine et furent reçus avec les honneurs : « C’est en convives que nous fûmes accueillis, mon père et moi, dans son logis de la rue Bleu […] Le souvenir d’Angers, abordé dès le début, fut comme un tremplin d’où la conversation s’élança vers les sommets de la Suisse et les glaciers de la Savoie. » Pour prouver à ses interlocuteurs qu’il n’affabule pas, Alexandre Dumas se sent obligé d’exhiber « de ses tiroirs des calepins de voyage noircis de notes au crayon » nous dit Pavie.

Dumas leur fait également part d’un projet théâtral extraordinaire, Ahasverus, qui n’est pas sans évoquer La Légende des siècles de Victor Hugo. Voilà ce qu’en dit Pavie :

Il nous en esquissa la donnée en traits rapides, avec un mouvement, un entrain, une magie d’improvisation qu’il me serait aussi impossible d’oublier que de reproduire. C’était un drame immense où respiraient […] les dix-huit siècles de notre histoire […] Puis, les âges révolus et l’heure de l’éternité sonnée, il nous montrait ce marcheur sans trêve, ce dernier de la race humaine, atteignant le terme de sa course à la lueur sinistre des étoiles qui tombent et du soleil qui s’éteint.[17]

Deux jours après, nouvelle annonce : le romancier leur explique qu’il a défié en duel Thiers, le ministre de la Justice ! Dans son texte, Pavie fait remarquer qu’il ne faut pas toujours accorder crédit aux dires de Dumas :

Il en fut de cette affaire imaginaire ou réelle comme du projet d’Ahasverus[18]. Point de suite ! Il était ainsi fait : tout ce qu’il voyait, lisait, disait ou entendait, tournait immédiatement, par une aptitude singulière de son esprit, à l’effet théâtral. On eût pris son cerveau pour un volcan dramatique en éruption perpétuelle[19].

                Les destinées des deux jeunes romantiques prirent des chemins différents comme l’explique Victor Pavie : « Rentré dans mes foyers pour ne plus faire à Paris que de courtes et périodiques apparitions, je perdis rapidement de vue le romancier haletant, le dramaturge inépuisable, à travers les fumées de ce Monte-Christo de Saint-Germain-en-Laye, théâtre de ses dissipations et de ses folies. »

Le portrait-souvenir se termine par des observations sur la situation de l’écrivain, son « inconstance domiciliaire […] extrême […] » Dumas fuyant en effet régulièrement ses créanciers, et quelques échos à l’amertume légère, évoquant la déception d’une rencontre avortée. Pavie note : « Il me fit l’effet, dans la foule, d’un grand cerf traqué par une meute et cherchant les bois. Au jeune homme prolongé avait succédé l’homme bouffi déjà et grisonnant. Ses regards divergents passèrent sur ma tête. »[20] Victor Pavie tenta une dernière fois de recueillir un autographe du romancier dans son liber amicorum, mais en vain, l’auteur des Trois Mousquetaires lui faisant, impoliment, à nouveau faux bond.

Enfin, les dernières pages de la longue notice de Victor Pavie lui offrent l’occasion de dresser furtivement son propre portrait. Pavie se décrit au soir de sa vie, désabusé, mais fier tout de même de figurer dans les Mémoires de Dumas :

[…] si mes petits-enfants cherchent en vain le nom d’Alexandre Dumas sur l’album dont ils se disputeront les feuillets, en revanche ils trouveront imprimé en toutes lettres sur l’une des pages de ses livres l’humble et obscur nom de leur aïeul. […] Dans le récit de son voyage en Vendée, qui me tomba, je ne sais par quel hasard, sous la main, il se représente escaladant les rues montueuses et sinueuses de notre ville, avisant les églises, relevant les pignons et les auvents gothiques d’Angers en 1831, au bras de son naïf et enthousiaste cicerone. « Vit-il encore, ce brave et cher ami ? Où est-il, et qu’est-il devenu ?… »[21]

À ces questions de Dumas, Pavie répond :

– S’il vit encore ? c’est à grand’peine, tant les années se sont accumulées sur son front. – Où il est ? là où vous le trouvâtes, où vous le retrouveriez, perdu, dépaysé […]. – Ce qu’il est devenu ? époux, père et grand-père, énumérant, dans l’obscurité de ses vieux jours, tous les naufrages de ces gloires sombrées l’une après l’autre sous ses yeux.[22]

Cela fait écho à ce qu’avait écrit Dumas dans La Vendée après le 29 juillet parlant de Victor Pavie comme un ami « qui a encore des années à croire à tout, puis qui finira comme les autres, mais seulement plus tard que les autres, par ne plus croire à rien. »

La conclusion du texte de Victor Pavie, quant à elle est rude pour Alexandre Dumas à qui notre Angevin reproche son inconstance cause de l’oubli dans lequel il est alors tombé : « Il a disparu de la scène, à l’état de trompette et de grosse caisse, sur les tréteaux, dernier théâtre où sa verve aux abois pût rencontrer quelque ombre de crédit. »[23] Dumas, disparu dix ans plus tôt, ne pouvait lui répondre ; la postérité s’en est, depuis, chargée.

Encore un lien avec l’Anjou

Angers conserve en son cœur, c’est-à-dire dans les collections patrimoniales de la Bibliothèque municipale, quelque chose qui la lie davantage encore à l’auteur du Comte de Monte-Cristo. Il s’agit d’un brouillon d’une pièce de théâtre, que l’on a pu voir exposé dans la vitrine « Trésor du mois », à la Médiathèque Toussaint au printemps 2021. On doit cet héritage au collectionneur François Grille, conservateur de la Bibliothèque d’Angers de 1838 à 1848, qui est à l’origine des fonds d’archives littéraires de la bibliothèque. Contactant ses relations, éditeurs, directeurs de théâtre, libraires…  rencontrés au temps où il travaillait à Paris en tant que directeur du bureau des Beaux-Arts au ministère de l’Intérieur, Grille a patiemment amassé de nombreux trésors (dont 157 manuscrits de pièces de théâtre !) aujourd’hui à la disposition des curieux et des amoureux de la littérature. Si la plupart datent des années 1840, on y trouve également une pièce de Voltaire[24].

La pièce de théâtre d’Alexandre Dumas s’intitule Jarvis l’honnête homme et a été rédigée en collaboration avec Charles Lafont. Elle fut donnée au Gymnase-Dramatique le 3 juin 1840 et publiée la même année ; c’est un mélodrame qui se joue en deux actes, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. L’histoire se passe en 1685 au moment où la Grande-Bretagne s’apprête à proclamer la première « Déclaration des Droits », sujet cher à Dumas. La pièce sera reprise en 1842 au Théâtre de la Porte Saint-Martin sous le titre Le Marchand de Londres.

Au vu de l’immense œuvre d’Alexandre Dumas, de son combat républicain qui le voit s’engager aux côtés de Garibaldi, et de ses séjours ligériens, il est vraiment dommage que l’on ne trouve nulle trace de lui sur les murs de notre ville. Des cités voisines (Nantes, Tours, La Roche-sur-Yon…) ont baptisé des voies de son glorieux patronyme, mais chez nous, nulle plaque à son nom, qu’il s’agisse de places, d’avenues, de rues, d’impasses voire même d’allées ! Alors que Lamartine, Delacroix, Hugo, Alfred de Musset, George Sand et même les… Pavie ! se sont vus honorés par la municipalité. Il n’existe qu’une… « Cour Alexandre Dumas » sur la commune de Longuenée-en-Anjou. Bien maigre consolation. Il n’est jamais trop tard pour bien faire ; à notre municipalité de combler cet oubli.

Terminons par une note positive : l’éloge que prononça Victor Hugo à l’occasion des funérailles de celui qu’il considérait comme son frère d’armes :

[…] Aucune popularité en ce siècle n’a dépassé celle d’Alexandre Dumas ; ses succès sont mieux que des succès ; ce sont des triomphes ; ils ont l’éclat de la fanfare. Le nom d’Alexandre Dumas est plus que français il est européen ; il est plus qu’européen, il est universel…

Alexandre Dumas est un de ces hommes qu’on pourrait appeler les semeurs de civilisation ; il assainit et améliore les esprits par on ne sait quelle clarté gaie et forte ; il féconde les âmes, les cerveaux, les intelligences ; il crée la soif de lire ; il creuse le génie humain, et il l’ensemence. Ce qu’il sème, c’est l’idée française. L’idée française contient une quantité d’humanité telle que partout où elle pénètre, elle produit le progrès. De là l’immense popularité des hommes comme Alexandre Dumas.[…]

[ …] Pendant quarante ans cet esprit s’est dépensé comme un prodige. Rien ne lui a manqué ; ni le combat, qui est le devoir, ni la victoire, qui est le bonheur[25]. […]

Guy Trigalot


[1]             Robin Christian, La Loire romantique, éd. Du Petit Pavé, 2017,

[2]             François de Maridort dans la réalité.

[3]             Pavie Victor, « Les Revenants, Alexandre Dumas père », dans Œuvres choisies, Perrin et Cie, Paris, 1887.

[4]             Dumas Alexandre, Mes mémoires, t. I, Op. Cit., p 1105.

[5]             Dumas Alexandre, Mes mémoires,  Chapitre CLXVI.

[6]             Mûrs-Érigné sans doute…

[7]             Dumas Alexandre, Mes mémoirest. II, Op. Cit,  p 236-249.

[8]             Ornement représentant généralement un masque ou une figure humaine.

[9]             Ibid., p 231-233.

[10]           Ibid., p 233.

[11]           Pavie Victor, « Alexandre Dumas père », Op. Cit., p 123-124.

[12]           Ibid., p 127.

[13]           Id.

[14]           Ibid., p 128.

[15]           Id.

[16]           Ibid., p 130.

[17]           Ibid., p 133-134.

[18]           Un texte portant ce titre et signé d’Évariste Boulay-Paty fut publié dans la Revue de Bretagne en décembre 1833.

[19]           Pavie Victor, « Alexandre Dumas père », Op. Cit., p 134.

[20]           Ibid., p 136.

[21]           Nous n’avons pas retrouvé ces phrases dans le chapitre des Mémoires de Dumas consacré à l’épisode d’Angers. L’étaient-elles dans l’édition que lut Pavie ?

[22]           Pavie Victor, « Alexandre Dumas père », Op. Cit., p 139.

[23]           Ibid., p 140.

[24]           Les Triumvirs ou le partage du monde.

[25]            Hugo Victor, Actes et paroles, Après l’exil, « Funérailles d’Alexandre Dumas, le 15 avril 1872 »